Chapitre 1 :
Il marchait, seul, dans la nuit.
Son ombre défilait sur les murs des ruelles sombres du quartier sud de
Magdeburg.
Il entendait, vaguement, l’animation de la vieille ville et au loin le bruit des voitures.
Il ne voyait quasiment rien, les larmes contenues dans ses yeux l’en empêchaient, sa vision était floue.
Ses pas rapides rythmaient sa respiration.
Il trembla. De peur ou de froid ? Lui même ne le savait pas, certainement les deux.
Oui, en fait c’est ça : les deux.
Sur ses fins bras nus soufflait le vent frai des longues soirées d’
été. Quelle idée d’être partit comme ça.
Et puis aussi il avait peur, il était seul, il n’aimait pas être seul. Mais il était seul quand il était sans lui.
Personne n’a jamais pu combler ce vide quand il s’absentait, même peu de temps.
Et c’était bien évidement pareil pour son
jumeau.
Il marchait sans savoir où il allait, il ne cherchait pas à savoir.
La route qu’il suivait était déserte, tant mieux.
Il marchait depuis déjà une bonne demi-heure.
Comme si ses pas l’avaient conduit par eux même, il arriva devant la grille du jardin public.
La haute grille du jardin.
Elle ressemblait à l’entrée du paradis, comme dans les films.
Au cours de leurs nombreuses promenades nocturnes, seulement eux deux, les garçons avaient découvert ce parc.
Plutôt petit, fleuri, il contenait une fontaine, des jeux pour les enfants et une dizaine de bancs :
un espace de verdure au cœur de la ville, un jardin de quartier.
Il était animé la journée, mais la journée les jumeaux ni venaient pas, jamais. Ils préféraient la nuit, quand il était vide de toute présence humaine.
Ils se glissaient alors a travers les barreaux de la haute grille. Elle était bien trop haute pour que quiconque puisse l’escalader.
Un adulte ne pouvait pas passer, un autre adolescent non plus d’ailleurs.
Il regrettait le jour où ils seraient trop grands et trop gros pour passer.
Il aurait voulu rester un enfant, toute sa vie.
L’enfance d’avant, celle où ils étaient tous les quatre. Le bon vieux temps selon lui.
Mais à
14 ans, ils passaient largement, ils n’étaient pas bien gros, c’est le moins qu’on puisse dire.
Alors il pénétra dans le jardin.
Mais ce n’était pas comme d’habitude, car il était seul cette fois ci.
C’était la première fois qu’il y venait seul.
Le jardin lui, était fidèle à lui même, apaisant, serein, calme, presque intime.
La nuit, avec l’eau de la fontaine qui s’écoulait indéfiniment, le ciel étoilé, le calme qui y régnait,
il y avait un air de magie.
Il s’allongea sur le banc, un des bancs de l’allée centrale.
D’habitude, son jumeau prenait celui d’en face.
Il regardait le ciel, la belle nuit étoilée de ce soir de juillet, et puis la lune aussi.
Ronde, blanche, brillante, elle était sublime.
Il se mit à chanter, le bruit de l’eau retombant dans le bassin de la fontaine l’accompagnait.
D’habitude, c’était la guitare sèche de son frère qui l’accompagnait.
A chaque fois qu’ils allaient se promener, il l’accompagnait.
C’était une partie de lui même disait-il.
Il
chantait bien Bill, il était beau, jeune.
Tom aussi était beau, il jouait de la
guitare.
Il avait eu sa première, une sèche, à 7 ans.
Elle ne l’avait plus jamais quitter.
Et puis il jouait avec l’électrique de son beau-père.
Puis il en avait eu une, seulement à lui, a 11 ans, suivie d’une autre ...
Ils avaient même un groupe :
Devilish.
Georg, 15 ans, était le bassiste, et
Gustav, même âge, jouait de la batterie depuis son plus jeune âge.
Une belle bande de copains, réunis autour d’une même passion : la musique.
Ils jouaient dans les
petites salles de Magdeburg.
Ils avaient du succès. Ils étaient plutôt doués pour leur âge.
Ils voulaient tellement être connus et reconnus.
Ensemble, ils rêvaient de sortir un album, d’avoir des fans, de vivre une vie de
rock stars.
Si leur rêve se réalisait, c’était pour les jumeaux, une façon de rester ensemble, de suivre la même voie, de ne jamais se séparer tant que le succès leur permettrait.
Bill aimait écrire, il essayait de composer ses chansons.
Il avait écrit, à 10 ans,
Leb’ die sekunde.
Sa première chanson, il en était fier.
C’était elle qu’il chantait, allongé seul sur ce banc.
Mais elle paraissait un peu monotone sans les instruments qui devaient l’accompagner.
Il aurait tellement voulu que Tom soit là.
Il n’aurait pas du partir si rapidement, le laissant seul.
Il aurait du au moins avoir la patience de l’attendre.
Il ne partait jamais sans lui d’habitude.
Mais là, il ne pouvait pas rester une seconde de plus.
Il ne les supportait plus. Malgré tout ce qu’ils lui avaient apporté.
L’adolescence certainement.
C’était courant, qu’il s’en aille de chez lui après une
dispute avec ses parents, le soir.
Enfin, ses parents ...
Sa mère et son beau-père quoi.
Il ne s’entendais pas tellement avec eux.
Il en voulait à ses parents de s’
être séparés, tellement...
Et surtout à sa mère d’avoir « remplacer » son père.
Ce qui compliquait considérablement les rapports qu’entretiennent parents et adolescents.
Tom lui aussi, leur en voulait, mais moins, et seulement à ses parents.
Selon lui, le copain de sa mère n’avait rien à voir la dedans. Il n’avait pas tord.
Il s’entendait bien avec lui.
C’était lui qui lui appris a jouer de la guitare.
Ils avaient une passion commune, ça les rapprochaient.
Et Bill ne le supportait pas.
Au fond, il se sentait exclu.
Mais à chaque dispute, Bill finissait pas s’en aller, quelques heures.
Et Tom le suivait, parce qu’il savait que Bill avait besoin de lui.
Dans cet endroit, ce jardin, où ils se sentaient chez eux, leur jardin.
Un jardin secret.
Ils ne se sentaient pas vraiment chez eux dans la nouvelle maison de leur mère et de son copain, ni dans le nouvel appartement de leur père.
Comme si ils n’avaient pas leur place parmis les meubles, les gens, de leurs nouveaux habitats.
Etrangement, ils se sentaient chez eux chez Gustav, dans sa cave : dans leur
salle de répét’.
Tous les quatre, ils l’aimaient cet endroit, un « chez eux » commun.
Bill allongé sur ce banc, pensait à eux, à Devilish, à leur avenir, à son avenir.
Mais l’avenir lui faisait peur, il essaya de ne pas y penser.
A ce moment là, il chantait haut et fort «
Boulevard of broken dreams » du groupe Green Day.
Il l’aimait ce groupe, beaucoup, particulièrement cette chanson.
Il la connaissait par cœur.
Il regrettait que son frère se soit pris de passion pour le rap.
Bill n’appréciait pas vraiment le rap.
Arrivé à «
I walk this empty street, on the Boulevard of Broken Dreams »,
Une deuxième voix s’ajouta à la sienne, surprit Bill se leva brusquement.
Il se retrouva en face à face avec Tom.
Il se tenait devant lui, il était beau.
La lumière du réverbère voisin éblouissait son visage.
Le visage de Bill s’illumina, il était heureux de voir son frère ici, il espérait qu’il vienne
et Tom savait où le trouver.
Bill tremblait, bel et bien de froid cette fois ci.
Le voyant Tom enleva son gilet pour le lui donner.
- « Merci, murmura Bill »
Il était gentil son frère, attentionné. Et Bill était de même avec lui.
Ils étaient là l’un pour l’autre, ils se soutenaient.
Tom s’assit auprès de son frère et dit d’une voix calme et posée :
- « Pourquoi tu m’as pas attendu ? Tu m’attends toujours, tu m’as toujours attendu. Heureusement que je sais où te trouver.
- Tu sais c’est a cause de lui qu’ils se sont séparés Je sais j’aurai du. Mais je ne pouvais pas rester auprès d’eux une seconde de plus, j’avais besoin de partir, je ne les supporte plus, c’est de pire et en pire, pourtant au fond de moi je pense que les aime. J’essaye de me contenir, de rester calme, j’essaye tu sais... Mais j’y arrive pas. J’arrive pas à supporter leurs remarques, et surtout de les voir étaler leur bonheur, celui qui fait notre malheur, celui a fait qu’on est ici aujourd’hui. Je me contiens et puis je craque, j’en peux plus. Je rêve du jour où Devilish sera connu, où on voyagera, on vivra de notre musique, on sera ensemble, tous les quatre. Tu sais, je ferai tout pour réaliser ce rêve. Il marqua une légère pause et murmura : Je sais, j’aurai du t’attendre. »
Les yeux de Bill étaient remplis de larmes. Il craquait.
C’était souvent comme ça : Bill parlait, parlait, se soulageait de ce qu’il avait sur le cœur, et parfois il pleurait.
Tom le prit dans ses bras.
Les yeux de Bill laissèrent déborder les larmes qu’ils contenaient.
Ils restèrent longtemps comme ça, Bill avait la tête enfouie dans le cou de Tom. Les bras de celui ci l’entouraient.
Ils étaient bien comme ça, ils auraient voulu y rester d’ailleurs.
Mais ils avaient froid, la chaleur des deux corps ainsi collés ne leur suffisait pas à avoir chaud, à coté de la brise qui soufflait dans les allées sombres et vides du jardin.
Ils se résolurent à rentrer chez eux, malgré le peu d’envie qu’ils y manifestaient.
Le chemin leur paraissait moins long quand ils étaient tout les deux.
Ils arrivèrent chez eux un bon quart d’heure après.
Dans la cuisine se trouvait la
mère des jumeaux.
Assise à la table de la cuisine faiblement éclairée, elle avait passer plus de trois heures à s’inquiéter.
Elle s’inquiétait pour Bill, à chacune de leurs disputes, il s’en allait et elle avait tellement peur qu’un jour il ne revienne pas, qu’il parte accompagné de Tom.
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Voila !
J'ai surligné les mots importants pour la suite, pour vous aider
J'espere que quelqu'un aura le courage de mettre une suite
En tout cas je suis pressée de decouvrir une suite
Comme je l'ai deja dis,
si vous n'avez ni l'envie,
ni le temps,
...
votre suite peut etre de seulement de quelques lignes
N'ayez pas peur de metter une suite hein ?
Yaaaaa j'viens de voir l'aperçu, c'est looong
N'hésitez pas a me dire même votre avis, il m'interresse !